En 2014, Asha Reich et Helge Aßmann ont quitté leur pays - cap sur le
tour du monde à la voile. Aujourd'hui, dix ans plus tard, ils sont de
retour dans le fjord de Kiel. Dans le sillage de leur fidèle
"Gegenwind", une Hanseat 70, il y a d'innombrables miles nautiques, des
aventures d'un genre particulier et beaucoup de courage et de confiance
pour ce qui les attend maintenant. YACHT a assisté à leur arrivée.
A 13h40, le moment est venu : avant même qu'Asha Reich et Helge Aßmann
n'aient amarré leur "Gegenwind", des applaudissements retentissent. Des
membres de la famille, des amis et des connaissances sont venus à
l'embarcadère de l'association Marine-Jugend Kieler Förde e.V. sur la
Kiellinie pour accueillir solennellement les deux navigateurs autour du
monde. Peu avant, une petite flotte d'amis navigateurs avait accompagné
le "Gegenwind" sur le dernier tronçon jusqu'au port d'arrivée. C'est
maintenant chose faite et ils sont de retour à l'endroit d'où ils sont
partis il y a dix ans pour leur tour du monde à la voile.
Ils
n'arrivent pas encore à y croire. "C'est un sentiment étrange. C'est
familier, mais aussi quelque peu étrange d'être de retour ici après dix
ans", dit Helge Aßmann avant même de débarquer. Mais c'est génial de
revoir tout le monde, dit-il. "La dernière semaine est passée à une
vitesse folle. Nous pensions pouvoir arriver tranquillement. Aucune
chance", raconte Asha Reich. Ils n'ont même pas réussi à faire le
ménage, ajoute Helge Aßmann.
Dès
la mi-septembre, ils sont arrivés à Cuxhaven, leur premier port
allemand. La semaine dernière, ils sont partis en direction de la mer
Baltique. Ils ont traversé le canal de la mer du Nord à Rendsburg avant
d'atteindre samedi leur dernière étape sur la Kiellinie.
Des obstacles inattendus
Depuis
leur départ d'Allemagne en 2014, ils ont traversé trois océans, les
Caraïbes et la mer de Chine méridionale. Sur leur chemin, ils ont
surmonté de nombreuses aventures et défis : Ils ont navigué à travers
des tempêtes avec d'énormes vagues, ont passé 51 jours en mer sans
interruption, se sont échoués sur un récif, sont tombés d'une grue avec
leur "vent contraire" et ont survécu à deux cyclones et un ouragan.
"Notre voyage a toujours signifié : arriver, s'adapter et essayer de nouvelles choses".
Pendant
la pandémie de Corona, ils sont restés bloqués au Timor oriental
pendant 18 mois. Pendant longtemps, ils n'ont pas pu quitter leur bateau
ancré, mais ils ont bravé les tempêtes, un quasi-naufrage et la
bureaucratie. Toutes ces épreuves les ont également rapprochés en tant
que couple. Il y a quelques semaines seulement, fin juin, ils ont scellé
officiellement leur union : à Porto Santo, une île au milieu de
l'Atlantique, ils se sont dit oui après dix ans de voyage ensemble.
Le
pape François a effectué son voyage entre le Timor oriental et
Singapour à bord d'un avion affrété par une compagnie pas tout à fait
comme les autres.
Lorsqu'il part d'un pays visité, le pape François a l'habitude
d'embarquer à bord d'un avion affrété par une compagnie locale. La
compagnie du Timor oriental, Aero Dili, a ainsi été chargée de cette
mission pour permettre au pontife de gagner, après quatre heures de vol,
sa destination suivante, Singapour.
À bord, chaque passager - notamment les journalistes qui suivent le
pontife - a trouvé dans la petite poche placée au dos des sièges
l'inévitable feuille cartonnée expliquant les consignes de sécurité en
cas d'incident – atterrissage violent, dépressurisation de la cabine,
etc. Mais, chose très inattendue, un autre document intitulé
"Invocation" était glissé.
Cette feuille au format identique aux règles de sécurité propose sur
son verso six brèves prières pour ceux qui s'apprêtent à embarquer.
Elles sont adressées aux fidèles des six religions majoritaires dans la
région autour du Timor
oriental : le catholicisme (98% de la population du Timor oriental),
l'islam (religion majoritaire chez le grand voisin indonésien), mais
aussi le protestantisme (très présent dans le nord de Célèbes par
exemple), l'hindouisme (à Bali), le bouddhisme (première religion à
Singapour) ou le confucianisme, présent dans tous ces pays en raison de
la forte présence d'une diaspora chinoise.
La "sécurité" spirituelle
Le soin apporté par cette compagnie timoraise s'explique par deux
raisons : la première est qu’Aero Dili s’inscrit dans la promotion
culturelle de la tolérance religieuse porté par le pays, totalement
aligné avec le Saint-Siège sur cette question ; la seconde est une
volonté claire de la part des élites timoraises d'entretenir des bonnes
relations avec l'Indonésie musulmane, ancien occupant devenu un
partenaire incontournable et un des pays les plus engagés dans le
domaine du dialogue interreligieux.
En matière de "sécurité spirituelle", la compagnie timoraise peut se
targuer d'avoir fait preuve de plus de diligence que Garuda Indonesia. À
bord de la compagnie aérienne qui s'est chargée du vol pontifical entre
Jakarta et Port Moresby n’était proposé comme livre audio religieux
que le Coran.
La prière proposée pour les catholiques
"Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, Amen. Nous vous
demandons : offrez-nous un voyage sûr, avec un temps bon et plaisant.
Donnez-nous comme guides tes saints anges à notre personnel de l'air, de
sorte qu'il nous mène tranquillement à notre destination. Nous vous
demandons aussi de veiller sur nos familles, ceux que nous avons laissés
derrière, confortez-les et donnez leur la paix, je vous en prie,
jusqu'à ce que nous puissions les voir à nouveau. Béni soit votre nom,
maintenant et à jamais. Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit,
Amen."
À l'arrivée de l'avion du pape François à Singapour, la chef de
cabine a délivré un message pour souligner la nature "historique" de ce
vol pour leur compagnie aérienne et remercié avec beaucoup de diligence
le pape, les cardinaux et les évêques embarqués.
Des chercheurs australiens ont récemment obtenu un aperçu
inédit de la vie des baleines bleues, en filmant pour la première fois
une mère en train de nourrir son petit.
Une première
Si les eaux du Timor oriental sont connues pour être le haut lieu d’observation des cétacés, avec le passage régulier de baleines bleues, de globicéphales et de dauphins, elles sont également sillonées par différentes espèces de requins et de tortues.
Considérées comme une véritable autoroute migratoire pour la faune
marine, elles ont récemment été le théâtre d’une première scientifique :
la capture d’une séquence vidéo montrant un baleine bleue pygmée (Balænoptera musculus brevicauda)
en train d’allaiter son petit, au cours de son périple annuel de 5 000
kilomètres entre le sud de l’Australie et la mer de Banda, au large de
l’Indonésie.
On estime que le sevrage intervient entre 7 et 9 mois chez cette
espèce. Comme le montre la séquence ci-dessous, le baleineau ne tète pas
directement sa mère, mais engloutit le lait nutritif et huileux qu’elle
libère dans l’eau.
Au cours de leurs observations, les scientifiques de l’Australian
Antarctic Division ont également eu l’occasion d’observer les baleines
en train de s’alimenter et de réaliser des parades nuptiales (vidéo en
fin d’article), ce qui suggère que les eaux du Timor constituent une
zone privilégiée pour leur reproduction.
Les baleines bleues (Balænoptera musculus) peuvent mesurer
jusqu’à 33 mètres de long et peser 270 tonnes, ce qui en fait les plus
grands et les plus massifs animaux au monde. Comme leur nom l’indique,
les baleines bleues pygmées sont plus petites, avec une taille d’environ
24 mètres pour un poids de 90 tonnes.
On estime que plus de 350 000 de ces cétacés peuplaient autrefois les océans de la planète. En raison de leur chasse généralisée
au XIXe siècle et au début du XXe siècle, leur population mondiale
compte aujourd’hui 25 000 individus, mais semble sensiblement augmenter.
Des
milliers d'artefacts découverts : les découvertes de l'île de Timor
remettent en question les théories de l'établissement humain en
Australie
Les
découvertes archéologiques sur l'île de Timor suggèrent que les
premiers humains utilisaient la Nouvelle-Guinée, et non le Timor, comme
tremplin vers l'Australie, remettant en question les théories
migratoires antérieures et mettant en valeur leurs compétences maritimes
avancées.
C'était hier soir, au cinéma parisien Luminor, dans le Marais. Nomad Aventure tenait une soirée de lancement de la destination Timor Leste dans son catalogue 2024. Nomad est spécialisée sur la randonnée, le trek, avec une large gamme de pays destination, dans tous les continents (les premières destinations étant le Cap Vert et la Namibie)
Pour illustrer l'intérêt touristique du Timor, le journaliste et vidéaste Jean-Bernard Carrillet avait publié un reportage dans le Figaro Magazine du 26 janvier dernier
Il était présent hier soir, avec un film de voyage montrant la beauté des montagnes et des récifs coralliens Timorais.
L'Ambassadeur du Timor Leste auprès de l'Union Européenne, Jorge Camões, qui est aussi, depuis le 29 février dernier, l'Ambassadeur auprès de la République Française (une grande première pour la diplomatie Timoraise), a félicité Nomad Aventure et invité les présents à visiter son pays.
Le premier circuit proposé par Nomad aura lieu en juin prochain, pour une durée de 16 jours. Alerte aux amateurs de trek et de plongée !
Indépendant depuis une vingtaine d’années, le
petit État, niché entre l’Indonésie et l’Australie, accueille encore
très peu de touristes. Il abrite pourtant un trésor peu connu : un
corridor migratoire emprunté par toutes sortes de cétacés. Une
journaliste britannique est allée le vérifier de ses propres yeux.
Une mer d’huile s’étire au pied de la plage de Wata Bo’o, et seuls
les bonds de quelques poissons argentés viennent troubler de temps à
autre le calme de la surface. Si aujourd’hui, la quiétude règne sur
cette plage tropicale, il n’en a pas toujours été ainsi.
Pendant
des années, Portugais, Hollandais, Japonais et, plus récemment,
Indonésiens se sont disputé ce morceau d’île. Et comme le souvenir de
certains épisodes sanglants est encore frais – le Timor a obtenu son indépendance de l’Indonésie il y a vingt et un ans seulement –, les habitants se soucient davantage de leur survie et de la reconstruction du pays que de faire venir les touristes.
Mais
cela ne durera peut-être pas. Car une rumeur se propage : la côte
septentrionale de la République démocratique du Timor oriental
compterait parmi les plus belles destinations du monde pour les amateurs
de faune marine.
L’île
se trouve en effet au beau milieu d’une autoroute migratoire où se
croisent baleines bleues, cachalots, rorquals, orques, globicéphales,
pseudorques, requins-baleines, dauphins d’Électre, raies manta, et bien
plus encore. Ce jeune pays encore largement méconnu – qui ne s’étend que
sur une moitié d’île, l’autre appartenant à l’Indonésie – renferme-t-il
vraiment tous les trésors qu’on lui prête ?
Mon voyage commence à
Dili, la capitale, qui tient davantage de la cité balnéaire endormie
que du port grouillant d’activités. C’est aussi la seule ville du pays
dotée d’infrastructures dignes de ce nom. Partout ailleurs, les
équipements sont restreints, les transports en commun peu fiables et les
hébergements rares.
On se croirait dans l’Asie du Sud-Est
d’antan : les traditions culturelles sont encore bien vivaces et les
plages vides de touristes. Ce calme revêt d’ailleurs parfois une touche
de surréalisme, comme à One Dollar Beach, plage autrefois très prisée
des travailleurs humanitaires, et où l’on ne trouve plus, désormais, que
des piscines à l’abandon et une fontaine en forme de tong.
Seulement deux hôtels
Je
prends ensuite la direction de l’est, à travers un paysage rocailleux
où se succèdent les plages, les récifs et les falaises qui se jettent à
pic dans la mer. Je roule pendant plusieurs heur
La Perruche jonquille (Aprosmictus jonquillaceus) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Psittacidae.
Description
Cet oiseau mesure environ 25 cm de long. Il est proche de la
Perruche erythroptère. Il s'en distingue que par un plumage plus clair
et une coloration rouge
sur le bord des ailes (bien marquée chez le mâle mais presque
imperceptible chez la femelle). Les sus-caudales sont jaunes. Cette
nuance marque aussi les flancs et le ventre.
Habitat
Cet oiseau peuple les forêts et les savanes jusqu'à 2 600 m d'altitude.
Sous-espèces
La Perruche jonquille est représentée par deux sous-espèces :
jonquillaceus peuplant Timor ;
watterensis peuplant Wetar.
Bibliographie
Forshaw J.M. (2006) Parrots of the World. An identification guide. Princeton University Press, Princeton, Oxford, 172 p.
del Hoyo J., Elliott A. & Sargatal J. (1997) Handbook of the Birds of the World, Volume 4, Sandgrouse to Cuckoos. BirdLife International, Lynx Edicions, Barcelona, 679 p.
Mario D. & Conzo G. (2004) Le grand livre des perroquets. de Vecchi, Paris, 287 p.
Litoria rubella est une espèce d'amphibiens de la famille des Hylidae.
Distribution
Cette espèce est très répandue, elle se rencontre :
dans la plus grande partie de l'Australie, sauf à l'extrême sud ;
dans les savanes du sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, y compris l'île de Daru (elle n'a pas été observée dans la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée) ;
Bien qu'elle soit pas présente au-dessus de 50 m d'altitude en Nouvelle-Guinée, elle peut aller jusqu'à 500 m d'altitude (peut-être même jusqu'à 1 000 m) en Australie.
C'est l'une des grenouilles les plus communes dans le nord
de l'Australie, y compris dans les régions désertiques ou tempérées de
l'est. C'est l'une des rares grenouilles d'Australie à habiter aussi
bien les zones arides, tropicales et tempérées.
Publication originale
Gray, 1842 : Description of some hitherto unrecorded species of Australian reptiles and batrachians. The Zoological Miscellany, part 2, p. 51–57.
Description
Litoria rubella est une petite grenouille à la tête petite et plate. Elle a des pattes courtes mais fortes. L'adulte mesure entre 28 et 43 mm. Son ventre est blanc, et son dos va du gris clair au rouge foncé, orné de petites taches noires. Les adultes de Cooktown, au Queensland, présentent le plus souvent une couleur métallique sur le dos, allant du bronze
à l'or. Une bande noire part du museau, passe entre les yeux et le long
des flancs. La gorge des mâles est gris foncé pendant la saison des amours. Leur museau est jaunecitron et leur tympan est visible. Les bébés grenouilles ont un abdomen quasi-transparent, permettant ainsi de voir clairement leurs organes abdominaux.
Voyage originel au Timor-Leste, l'un des pays les plus secrets du monde
GRAND REPORTAGE -
C'est l'un des pays les plus jeunes et les plus secrets de la planète. À
l'écart des grands flux du tourisme mondialisé, le Timor-Leste entend
désormais mettre en lumière un potentiel resté vierge. Un résumé de ses
atouts? C'est Bali il y a cinquante ans. Un retour aux sources, précieux
et rare, loin des images classiques de l'Asie.
Vous n'avez sans doute
jamais entendu parler du Timor-Leste (ou Timor oriental), et il ne
s'agit en rien d'une quelconque lacune, tant ce pays fait figure d'ovni
dans l'univers du voyage. Seuls les petits génies en géographie savent
placer cette destination sur une mappemonde. Pour les autres, entrez les
coordonnées 8°90 de latitude sud et 125°68 de longitude est sur Google
Earth, et vous verrez apparaître ce pays en Asie du Sud-Est, à 1800
kilomètres à l'est de Bali et à 650 kilomètres au nord-ouest de Darwin.
Autant dire, un bout du
monde. Une ambiance perceptible dès l'arrivée sur le tarmac de
l'aéroport international situé à la périphérie de Dili, la capitale. «
Aéroport international », le terme est exagéré. Avec à peine deux à
trois vols par jour (Singapour, Darwin en Australie et Denpasar en Indonésie),
on ne risque pas l'engorgement. Il ne nous aura fallu que quinze
minutes montre en main pour récupérer nos bagages, passer les services
d'immigration (un guichet en bois hors…
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A la une du Nouvelle République, sous le titre "Quels sont les pays les moins visités au monde ?", dans un article réservé aux abonnés numériques, il est dit que
"En 2019, 81.000 touristes ont mis les pieds au Timor oriental, ou Timor-Leste, un des pays les plus pauvres d'Asie."
Dans SciencePost, un magazine d’actualité et de vulgarisation scientifique, à propos d'un hameçon trouvé en Israël lors d'une fouille archéologique, le journaliste Brice Louvet fait référence au Timor Oriental dans son article, intitulé "On chassait déjà le requin il y a six mille ans" :
"... Bien que cet hameçon soit particulièrement vieux, nous savons que ces
outils étaient déjà utilisés bien avant cela. Les plus anciens jamais
découverts remontent à environ 42 000 ans.
Fouillés en 2005 dans le Timor oriental, un petit pays situé en Asie du
Sud-Est, ces derniers auraient été utilisés pour pêcher des poissons de
la taille de thons en haute mer. D’autres, datés à environ 23 000 ans,
ont également été découverts dans une grotte en Indonésie. Ces hameçons
étaient fabriqués à partir d’os d’animaux et étaient utilisés par les
populations locales pour pêcher dans les rivières et les lacs voisins."
L’infante Maria Francisca de Portugal présente son
fiancé : le duc de Bragance annonce les fiançailles de sa fille
Le duc de Bragance a le plaisir d’annoncer les fiançailles de sa
fille, l’infante Maria Francisca de Bragança. La jeune femme sera la
première à se marier dans la famille du prétendant au trône du Portugal.
L’infante Maria Francisca s’unira prochainement à Duarte de Sousa
Araújo Martins.
C’est une merveilleuse nouvelle qui nous vient de Sintra. « Leurs
Altesses Royales le duc et la duchesse de Bragance ont le plaisir
d’annoncer les fiançailles de leur fille, Son Altesse l’infante Maria
Francisca de Bragança, duchesse de Coimbra, et de M. Duarte de Sousa
Araújo Martins », peut-on lire dans le communiqué partagé par le secrétariat du prétendant au trône du Portugal.
C’est au Timor, au sommet du mont Ramelau, que Duarte de Sousa Araújo
Martins a fait sa demande à l’infante Maria Francisca un peu plus tôt
dans le mois. Le duc et la duchesse de Bragance sont passionnés par le
Timor. Dom Duarte de Bragança a obtenu la nationalité en remerciement de
son implication lors de la prise d’indépendance du Timor. Il a
notamment l’envie d’y faire construire une cathédrale.
Photo prise au moment de la demande en fiançailles sur le mont Ramelau, au Timor (Photo : Image fournie)
(suite de l'article sur le site Histoires Royales)
Le Timor oriental est ouvert aux voyageurs vaccinés.
Si les vols depuis Singapour et Kuala Lumpur restent aléatoires (annulations fréquentes), il existe des liaisons aériennes internationales régulières depuis les aéroports internationaux de Darwin en Australie et Bali en Indonésie.
Une évacuation sanitaire via ces destinations est le cas échéant, possible.
Plus d’informations
Contact utile :
Ambassade de France en Indonésie et au Timor oriental
- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des
armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de
santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3
instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.
Liens d'intérêt
- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
Le Timor oriental a enregistré un énorme pic de dengue
au cours du mois de janvier 2022, selon les données du ministère de la
Santé. Selon la dernière mise à jour datée du 30 janvier 2022, le pays a
enregistré 1 198 cas de dengue. Ce chiffre est à comparer aux 901 cas
totaux signalés pour toute l'année 2021. Les autorités sanitaires
signalent qu'environ 78 % du total des cas signalés à ce jour concernent
des enfants âgés de 1 à 14 ans.
Un tiers des cas ont été signalés dans la capitale Dili (809 cas), suivie de Manatuto et Ermera
avec 77 cas chacun. En ce qui concerne les décès dus à la dengue, 20
décès ont été signalés à ce jour, dont 11 à Dili. En 2021, 11 décès au
total ont été signalés sur l'ensemble du territoire.
La
plateforme METIS vous permet de visualiser sur une carte dynamique et interactive les risques sanitaires spécifiques à votre destination, et
leur prévention : vaccins nécessaires, protection contre les piqûres de
moustiques, traitement préventif contre le paludisme, etc. Un nouvel
outil “Météo” vous permet également de visualiser la température et les
précipitations selon votre période de voyage et les villes visitées.
En
résumé, si vous souhaitez des informations locales et précises, préparer
votre voyage itinérant… La plateforme METIS est faite pour vous !
Entrez une destination (pays, ville, site touristique) sur le site :
Timor-Leste : Le petit pays qui veut devenir grand
Vingt ans après un référendum sur son
indépendance, le Timor-Leste veut bâtir son avenir sur deux industries
aux antipodes : le tourisme et le pétrole. Réussira-t-il son pari sans
saccager sa richesse première, une barrière de corail et des beautés
naturelles à faire rêver ?
Photo : Aleksander Perski
La plage de sable blanc qui
s’étend sur plusieurs kilomètres le long d’une mer turquoise est
habituellement déserte. Il n’y a pas une seule construction en bordure
de la route cahoteuse qui la sépare de la chaîne de collines couvertes
de végétation tropicale. Même si Dili, la capitale de 200 000 habitants
du Timor-Leste, n’est qu’à cinq kilomètres.
Mais en ce dimanche midi, une immense tente blanche a été montée sur
le sable et des dizaines de VUS convergent vers un stationnement
improvisé. Tout un gratin est attendu pour le 60e
anniversaire de l’un des plus importants investisseurs du pays, Tony
Jape. Son entreprise a notamment construit, il y a huit ans, le seul
centre commercial digne de ce nom de tout le Timor-Leste. Buffet
somptueux, musique disco et divertissements aquatiques ont pour but de
faire plaisir à l’homme d’affaires, mais aussi de souligner que dans peu
de temps celui-ci commencera la construction, en bordure de la plage,
d’un complexe hôtelier de plus de 150 chambres. Le premier du genre dans
ce petit pays de 1,3 million d’habitants, pourtant riche de plages
désertes, de forêts tropicales, de plantations de café, de montagnes et,
surtout, d’une barrière de corail à faire rêver !
L’investisseur Tony Jape, accompagné de son épouse. Photo : Aleksander Perski
« L’agrandissement de l’aéroport, la stabilisation des prix du
transport aérien et l’amélioration des routes sont absolument
nécessaires pour que ce chantier démarre », dit Tony Jape, avant de
m’inviter à goûter à l’un des plats de dim sums dont regorge le
buffet. Il sait de quoi il parle. Les quelques kilomètres qui séparent
le terrain du futur hôtel du centre de la capitale nécessitent un 4 x 4
et une demi-heure de patience absolue.
Il n’y a pas que les routes qui sont cahoteuses ici. Dix-sept ans
après avoir acquis son indépendance de l’Indonésie, cette ancienne
colonie portugaise, située entre l’île indonésienne de Bali et
l’Australie, cherche le chemin de la prospérité. Elle a beau être au
premier rang des États de l’Asie du Sud-Est en matière de démocratie,
selon le magazine The Economist, 4 Timorais sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté, malgré un taux de chômage autour de 11 %.
Mais le Timor-Leste a un plan pour stimuler enfin l’économie et
fournir de l’emploi aux jeunes, qui forment 70 % de la population et qui
sont particulièrement touchés par le chômage. Résultat d’une grande
consultation citoyenne, ce plan s’étale jusqu’en 2030. Le développement
du tourisme en fait partie. D’ici 10 ans, on envisage de faire passer le
nombre de touristes annuels de 25 000 à 200 000. Si tout le monde est
d’accord pour dire qu’il faut d’abord investir dans les infrastructures
et les transports, les avis divergent quant au type de développement
touristique souhaitable.
***
Sur les plages de sable fin de
l’île d’Atauro, à une heure de bateau de la capitale, il n’y a que des
enfants des villages côtiers qui jouent et des femmes qui cueillent des
algues à marée basse. En ce début janvier, sous un soleil éclatant, à 30
°C, les touristes sont rares, car les lieux d’hébergement se comptent
sur les doigts d’une main. Par exemple, il n’y a qu’un seul centre de
plongée sur l’île de 10 000 habitants, un petit hôtel-école d’à peine
six maisonnettes qui, d’avril à décembre, fait le plein de plongeurs
venus principalement d’Australie et d’Europe.
Photo : Aleksander Perski
Pourtant, ici, la barrière de corail commence à quelques dizaines de
mètres seulement des côtes. Des chercheurs de l’organisation
Conservation International y ont dénombré, il y a deux ans, une moyenne
de 253 espèces de poissons, un record mondial ! « C’est la plus belle
barrière de corail que j’aie vue au monde ! » s’exclame le propriétaire
du centre de plongée, Volker Katzung, un Allemand qui a roulé sa bosse
sur tous les continents, et qui est épaulé par sa jeune compagne
originaire du Congo, instructrice de plongée.
La soixantaine avancée mais sportive, Katzung est soulagé. Les
autorités ont décidé de faire d’Atauro un parc national. « Pas mal mieux
que la zone économique spéciale que privilégiaient quelques hommes
d’affaires proches du pouvoir. » Le gouvernement a ainsi jonglé avec
l’idée d’installer à Atauro plusieurs hôtels cinq étoiles, des héliports
et une dizaine de jetées pour accueillir les touristes. La barrière de
corail aurait certainement souffert de cet afflux, selon lui, comme ce
fut le cas à Bali et en Australie.
Le projet est toutefois tombé à l’eau après les élections de 2018. «
Nous ne voulons pas devenir une seconde Bali », m’a assuré José Quintas,
directeur national du tourisme. « Nous ne cherchons pas le nombre, mais
plutôt un tourisme durable, qui met l’accent sur notre culture et notre
histoire. »
Les pêcheurs aussi semblent soulagés. Depuis deux ans, ils ont pris
les devants pour protéger la barrière de corail et les poissons, leur
principale ressource, déjà menacée par la surpêche généralisée en Asie
du Sud-Est. Appliquant comme cadre légal la loi traditionnelle appelée
Tara Bandu — méthode ancestrale de gestion des ressources renouvelables,
interdite sous l’occupation indonésienne, légalisée depuis
l’indépendance —, ils ont établi 12 zones où la pêche est limitée ou
interdite, pour un certain temps du moins.
Quand on demande au président du village de Beloi, sur la côte sud
d’Atauro, si la collectivité ne profiterait pas d’un tourisme plus
organisé et plus nombreux, Thomas Elves répond : « Nous ne voulons pas
être envahis. »
Trudiann Dale, directrice de Conservation International au
Timor-Leste, n’est pas surprise. « Les gens ont un besoin urgent de
revenus et ne sont pas contre les touristes, mais ils n’ont pas envie de
revêtir un uniforme et d’aller travailler dans un hôtel. »
Elle se réjouit du futur parc national à Atauro, mais s’inquiète des
grands projets hôteliers autour de la capitale, bien que les
gouvernements successifs aient établi plusieurs zones protégées et
prêchent officiellement l’écotourisme. « Les autorités font la promotion
de projets d’hôtels dans certains cas même dans des zones protégées. Il
nous faut déployer d’énormes efforts d’éducation auprès des membres du
gouvernement. »
***
C’est un pays exsangue qui, le 20
mai 2002, a vu son drapeau hissé pour la première fois sur le mât
devant le Palais du gouvernement. L’ancienne colonie portugaise a
déclaré son indépendance dès 1975, avec l’accord de Lisbonne, mais le
nouveau pays (appelé alors Timor oriental) n’a tenu que neuf jours.
L’Indonésie voisine, avec la bénédiction des États-Unis, l’a envahi et
occupé illégalement, sous prétexte de lutte contre le communisme. La
guérilla indépendantiste, dissimulée dans les montagnes et largement
appuyée par la population, a résisté. On estime que 200 000 personnes
ont péri dans cette guerre larvée, le tiers de la population de
l’époque.
Le 30 août 1999, après deux décennies et demie de résistance et
d’efforts diplomatiques, les Timorais ont arraché à l’Indonésie et à la
communauté internationale la tenue d’un référendum sur leur
souveraineté, sous le patronat des Nations unies. Ils ont voté pour
l’indépendance dans une proportion de 78,5 %. Ils n’étaient pas au bout
de leurs peines. Une explosion de violence a suivi le vote, orchestrée
par les milices pro-indonésiennes. En quelques semaines, elle s’est
soldée par 1 500 morts, 250 000 réfugiés et la destruction de 70 % des
immeubles. Seule l’intervention d’une force internationale, dont le
Canada faisait partie, a permis de mettre fin au carnage.
« Maintenant, nous sommes libres et c’est le plus important. »
À 82 ans, le père salésien Eligio Locatelli, fondateur du collège Don
Bosco, près de Baucau, la deuxième ville du pays, me reçoit dans le
même réfectoire qu’il y a 29 ans, lorsque je l’avais rencontré avec une
équipe de Télé-Québec dans le cadre d’un reportage qui portait,
officiellement, sur l’aide canadienne, mais officieusement sur
l’occupation et la résistance. Un séjour difficile pendant lequel nous
étions constamment épiés par les autorités. Nous avions tout de même
réussi à filmer, clandestinement, des membres de la résistance et du
réseau de soutien, étroitement lié à l’Église catholique, pilier de la
société timoraise. Près de 95 % de la population du Timor-Leste est
catholique.
À l’époque, sans cesse arrêtés par les barrages de l’armée
indonésienne, nous avions mis sept heures pour parcourir les 130 km
entre la capitale et Don Bosco. Aujourd’hui, il nous en a tout de même
fallu six. La route, un des axes les plus importants du pays, est en
construction sur toute la longueur, œuvre d’une société chinoise qui a
gagné l’appel d’offres.
« Oui, l’état des routes est encore lamentable, les ressources
humaines n’ont pas le niveau suffisant, et bien que tous les contrats
d’infrastructures soient donnés par appels d’offres, il y a tout de même
de la corruption. Mais l’essentiel, c’est que nous avons notre pays »,
se réjouit le père Locatelli.
Cette fierté est un leitmotiv dans toutes les conversations. Les
souffrances, les morts, les années d’oppression et d’attente n’ont pas
été vains. Les Timorais ont obtenu un pays. Et ils sont prêts à serrer
les dents encore un peu.
« C’est fantastique, ce que les Timorais ont réussi à faire en 17
ans. J’ai toujours admiré leur courage », dit Kirsty Sword-Gusmão,
Australienne d’origine, Timoraise d’adoption et ex-première dame du
pays.
Depuis l’indépendance, trois présidents et plusieurs premiers
ministres se sont succédé sans heurts. « Cinq partis sont présents au
Parlement et, surtout, les femmes constituent 37 % des élus. C’est mieux
qu’en Australie », s’exclame l’ex-première dame. Elle reconnaît que la
violence contre les femmes, endémique, la malnutrition et le piètre
niveau d’éducation sont autant de problèmes graves, qui entravent le
développement.
Photo : Aleksander Perski
L’analphabétisme a beau avoir reculé de façon considérable, il touche
encore 30 % de la population. « Et 70 % des enfants ne sont pas
capables de lire à la fin de la première année », déplore Kirsty
Sword-Gusmão. Elle attribue cet insuccès au fait que l’État a adopté le
portugais, peu parlé à la maison, comme langue d’enseignement, et non le
tétum vernaculaire, l’autre langue officielle. Nommée « ambassadrice de
bonne volonté pour l’enseignement au Timor-Leste » par le successeur de
son mari à la tête du pays, elle estime que l’argent consacré à
l’éducation et à la santé (15 % du budget) n’est pas suffisant. Mais
elle compte beaucoup sur les futurs revenus de pétrole et du gaz pour «
revamper » les crédits.
Justement, son ex-mari, Xanana Gusmão, premier président du
Timor-Leste (de 2002 à 2007, puis premier ministre jusqu’en 2015), héros
de l’indépendance, se consacre maintenant à un secteur de l’économie
essentiel pour son pays : le pétrole et le gaz. Le parti dont il est
président, le Congrès national pour la reconstruction du Timor-Leste, a
gagné les élections en mai 2018, mais Gusmão a préféré le poste de
conseiller spécial en matière énergétique à celui de premier ministre.
Déjà, sous sa houlette, en mars 2018, après des années d’âpres disputes,
le Timor-Leste a signé un traité territorial avec l’Australie voisine,
sous l’égide de l’ONU.
Xanana Gusmão. Photo : Aleksander Perski
La frontière maritime donne maintenant au Timor-Leste un accès
presque exclusif à un gisement au large des côtes, évalué à plus de 200
millions de barils de brut et 140 milliards de mètres cubes de gaz. Le
pactole ! Rien que le pétrole vaudrait plus de 15 milliards de dollars
américains, soit 15 fois le budget annuel du pays !
« Cet accord est fondamental. Nous nous sommes battus pendant 24 ans
pour l’indépendance, mais sans l’autorité sur nos eaux, nous n’avions
pas de souveraineté véritable », affirme Xanana Gusmão, que je rencontre
à Bali, où il s’est arrêté au retour d’une mission d’affaires dans les
pays du golfe Persique.
Au nom de la société pétrolière d’État, Timor Gap, créée en 2011,
alors qu’il était premier ministre, il vient d’acheter des géants Shell
et ConocoPhillips pour 650 millions de dollars de parts dans un
consortium qui va exploiter l’immense champ gazier et pétrolier. Timor
Gap veut construire un pipeline, un terminal et une usine de
liquéfaction sur la côte sud du pays, où les préparatifs vont bon train.
Une autoroute, la première du pays, vient d’y être inaugurée.
L’ancien chef de la guérilla, âgé de 75 ans, qui a passé des années
en prison, est convaincu que le pétrole et le gaz seront les moteurs
économiques. Que les emplois qu’ils créeront auront pour effet de
stimuler le secteur agricole, dont dépendent la majorité des Timorais,
et que les profits permettront d’investir dans les infrastructures, qui,
à leur tour, favoriseront le développement du tourisme. Mais les
critiques sont sévères.
« Vous êtes libre de croire plutôt Gusmão, moi, je ne suis pas un
héros national », commente avec une certaine amertume Charles Scheiner,
de La’o Hamutuk, un groupe de recherche très actif au Timor-Leste. «
Pour construire le pipeline et les infrastructures de transformation,
Timor Gap devra investir au moins 15 milliards de dollars, et il
n’existe toujours pas d’analyse de rentabilité d’une telle opération. »
***
José Ramos-Horta, 69 ans, n’a pas
combattu dans les montagnes, comme son ami Xanana Gusmão. Pendant un
quart de siècle, il a arpenté les corridors des Nations unies et frappé à
toutes les portes à Washington et autres capitales du monde pour
négocier la reconnaissance de son pays. En 1996, il a reçu, avec
l’archevêque de Dili, le prix Nobel de la paix. Je le rencontre dans sa
maison de Dili, au milieu d’un grand jardin où se promènent ses biches
domestiquées. Il est rentré dans son pays natal en 1999, après 24 années
d’exil.
Le Timor-Leste, duquel il a été le président de 2007 à 2012, n’est
pas aujourd’hui tout à fait le pays dont il a rêvé. José Ramos-Horta
déplore un certain degré de corruption et de népotisme. « Mais on n’est
pas pire que d’autres, comme l’Italie ou le Brésil, bien qu’on ne soit
pas comme les Norvégiens. » D’autres sujets le préoccupent :
l’insuffisance du système judiciaire, qui manque de personnel qualifié,
ainsi que les maigres moyens des médias (totalement libres, par
ailleurs, un fait très rare dans la région), qu’il aimerait voir
subventionnés par l’État, car ils sont essentiels à la démocratie. «
Mais nous sommes partis absolument de zéro ! dit-il, non sans un certain
pathos. Nous n’avions aucune institution, pas de système de justice,
pas d’administration publique, pas d’économie. Rien ! »
Quoiqu’il reste beaucoup à faire, le pays profite déjà de ce que José
Ramos-Horta appelle « les dividendes de la liberté ». « Nous avions
moins de 20 médecins au moment de l’indépendance, et 17 ans plus tard,
nous en avons près de 1 000 ! Une proportion par rapport à la population
parmi les plus élevées d’Asie », dit-il.
Selon José Ramos-Horta, la clé du futur développement, c’est le Fonds
pétrolier souverain, mis en place en 2005. Alimenté depuis
l’indépendance par les dividendes d’un gisement de gaz et de pétrole
situé celui-là à l’intérieur des eaux territoriales — mais aujourd’hui
presque complètement épuisé —, ce fonds souverain compte dans ses
caisses plus de 17 milliards de dollars. C’est presque autant que le
Fonds des générations de l’Alberta, pour une population trois fois moins
nombreuse. Considéré dans les classements internationaux comme un des
mieux administrés au monde, il permet de financer, bon an, mal an,
presque tout le budget de l’État.
« Grâce à lui, nous avons aujourd’hui plus de réserves financières
que le Pakistan ou le Bangladesh », rappelle l’ex-président. La
perspective de nouveaux revenus ouverte par l’entente territoriale avec
l’Australie permet d’espérer une cagnotte bien plus imposante encore.
Tout sera fait pour ne pas la dilapider, assure José Ramos-Horta,
conscient qu’il faut diversifier l’économie. « C’est ce que prévoit
notre plan stratégique », dit-il, en rappelant que celui-ci a été conçu
en 2011, à l’issue d’une vaste consultation populaire qui a duré des
mois. « Xanana Gusmão lui-même s’est rendu dans presque toutes les
localités pour le discuter avec la population, s’exclame-t-il. Ça, c’est
de la démocratie ! »
***
«Nous sommes un pays normal et ça
me rend heureux », me dit Pegi Colo, 25 ans, étudiant en relations
internationales à l’université nationale. Cheveux courts, sourire collé
aux lèvres, sa moto jamais très loin, Pegi veut être diplomate. Son
modèle, c’est José Ramos-Horta. Et il a voté pour le parti de Xanana
Gusmão aux dernières élections.
Nous prenons un café au supermarché Páteo, à Dili. À côté de nous,
sur un présentoir, le texte de la Constitution timoraise, qui se vend
quelques dollars, en version bilingue portugaise et tétum. Qu’on le
veuille ou non, un pays dont on peut se procurer la Constitution au
supermarché et où les jeunes font encore confiance aux héros de
l’indépendance, ça a quelque chose de rassurant, du moins pour l’avenir
immédiat.
2.06.2019. Lever 4h. Avec Lurdes Pires, la coproductrice et poisson pilote du projet de film.
Lurdes parle l’anglais, le portugais, le tetum, langue spécifique au
Timor-Leste (parfois orthographiée tetun), le yolngu (langue de cette
tribu aborigène australienne remarquable d’Arnhem Land, et se débrouille
aussi bien en fataluku qu’en indonésien.
Départ de Darwin avant l’aurore. Et arrivée à Dili, capitale du Timor-Leste dès 7h30.
Direction l’hôtel Backpakers, comme abandonné. On murmure que sa
proprio, Kim l’Australienne, s’est fait la malle. J’y laisse malgré tout
mes affaires.
Puis avec Lurdes, nous allons chez sa sœur et son beau-frère,
Alexandre, paysan portugais reconverti dans ce business. Tous deux ont
adopté deux filles. L’une « noire », selon le terme de Lurdes. Ce sera
une beauté. L’autre au teint plus clair.
Elles s’approchent de nous avec timidité, et là, surprise, elles nous
prennent la main et dans un même mouvement se courbent et portent
celle-ci au front, en signe de grand respect.
Ici, le respect des anciens n’est pas un vain mot. Très tôt, les
parents ou les grands-parents apprennent aux petits comment ils doivent
se comporter, comment saluer, comment passer devant un adulte en se
courbant en mettant la main droite devant son corps, tendue comme pour
fendre l’air et ouvrir la voie en murmurant à plusieurs reprises
« Permisi, permisi »…Graziella Maria, deux ans, petite-fille de Julio et
d’Aurora, le fait si bien.
Plus tard, nous allons prendre un petit déjeuner au « Café
Alexandre », minuscule, 20 M2 tout au plus, trois petites tables et un
comptoir à gâteaux.
Sachant qu’il existe tout près de là un Consulado honorario de Mexico…qui
loue des chambres ( !?), je m’y précipite. Superbe petit patio avec
fontaine, et autour des chambres de plain pied d’un jaune vif, des
arbres, dont un santal. Casa do Sandalo, telle est l’appellation de ce havre.
Avec un fils d’Alexandre, nous retournons en scooter à l’hôtel
Backpapers. J’explique que j’ai trouvé mieux pour le même prix – 45 $
américains, la monnaie du pays, où les prix sont d’ailleurs exorbitants
si on les compare à ceux des pays alentour, de Bali par exemple ou de
Lombok – et nous voilà repartis. Je tiens haut ma (trop) grosse valise.
Mission accomplie.
Malgré la chaleur, je décide de visiter le Museo de la Resistencia
situé dans le même quartier Le Bairrio Central. Belle façades, belle
apparence. Malheureusement, les textes, très nombreux, sont écrits en
tetum et en portugais.
Tout de même, chaque visiteur comprendra la violence de la lutte, de
1975 à 1999, contre l’envahisseur indonésien. Certaines séquences, par
exemple celles d’une embuscade tendue à l’ennemi, sont d’autant plus
insoutenables que rien ne nous est épargné.
Puis avec Lurdes, nous allons déjeuner dans un petit warong, chez une
de ses amies, Fina, petite-fille d’un rajah, au bord de la plage. Nous
rejoint une jeune femme portugaise, Florbella, responsable du musée.
Elle parle français et m’éclaire sur bien des points obscurs de la
lutte d’indépendance dont elle historienne. Tout y passe : le marxisme,
le maoïsme, Fidel et le Che, les techniques de la guérilla, les liens
des résistants timorais avec ceux d’Angola et du Mozambique, la lâcheté
de l’ONU à l’époque.
Mais aussi les rapports de force entre clans, le rôle majeur et
ambigu selon elle d’un des deux grands leaders, longuement emprisonné à
Jakarta, où il reçut la visite de Nelson Mandela, Xanana Guzmao, qui fut
plus tard le premier président de la République démocratique du
Timor-Leste, puis son Premier Ministre. « Xanana », comme tout le monde
dit ici a toujours un portefeuille de ministre, mais à 73 ans, ne joue
plus de rôle majeur, du moins dans la sphère publique.…Florbella évoque
aussi l’importance du prix Nobel de la Paix remis à l’autre héros de la
résistance, Horta, et à l’évêque .
3.06.
Avec Lurdes, nous avons pris l’initiative de louer une camionnette
climatisée. Sur son plateau un scooter en prévision de mes déplacements
autour de Tutuala.
Départ à 7h30. Le plein. Puis nous roulons sans désemparer.
Routes dans un état lamentable, ce que j’avais compris lorsque je
m’étais étalé sur la chaussée la première fois, quelques jours avant
Noël dernier, mais là, cela dépasse l’imagination. La saison de pluies
est passée par là. Neuf heures pour franchir 240 kms. Epuisant. Chaque
erreur se voit sanctionnée. Le scooter s’affale par deux fois.
Finalement, nous débarquons à LosPalos, considérée comme la capitale
de la région de Lautem, peuplée surtout de Fataluku. Mais on y parle
d’autres langues, outre le tetum national et l’indonésien. Et sommes
chaleureusement accueilli par Aurora, la demi sœur de Lurdes et le
beau-frère de celle-ci, Julio Canto.
Maison étrange, grande, totalement inachevée – le sera-t-elle un
jour ? – les parpaings à nu, lumière glauque jour et nuit, des sacs de
ciment en guise d’escaliers.
Une certaine désolation mais la bonne humeur des uns et des autres,
la présence des enfants, José, 14 ans et Neka, 13 ans, - ils sont les
petits derniers d’une fratrie de six – et de leur petite-fille, Graziela
la bien nommée, me fait oublier le piteux décor.
Lurdes fait en sorte de briefer son beau-frère à propos du projet.
Celui-ci a trouvé la solution : pour être certain de ne rien oublier, il
filme tout avec son smart phone…
A la fin du dîner, nous avons écouté Julio dans un silence religieux.
Toute la famille Canto vit donc à LosPalos, la plus grosse
agglomération de la région de Lautem, dominée par la population
fataluku. Ils sont généreux, cultivés et ne vivent pas dans l’opulence,
loin s’en faut.
Julio est un homme toujours sous tension, toujours à vouloir bien faire, à aider.
Il fut un des chefs du maquis de la région durant l’invasion
indonésienne et réussit à survivre grâce me confia-t-il à une volonté de
fer et une grande foi dans cette résistance qui s’apparente fort à la
nôtre.
C’est ainsi qu’il échappa à une embuscade, contrairement à ses
compagnons d’armes qui furent tous fusillés par l’ennemi. (Il faut
préciser ici que le président de l’Indonésie et dictateur Suharto – à ne
pas confondre avec son prédécesseur, Sukarno – décida d’envahir la
partie orientale du Timor, lors même que les Portugais, après la
révolution des œillets de 1974, envisageaient de remettre les clés du
pays aux Timorais de l’est, après avoir occupé ce pays durant cinq
siècles.
L’invasion indonésienne commence en 1975. Elle durera jusqu’en 1999.
Elle a toutes les caractéristiques d’un génocide. Des dizaines de
milliers de résistants y laissèrent la vie, mais aussi probablement deux
cent mille civils. Le nombre de femmes tuées après avoir été violées,
d’enfants passés par les armes défie l’entendement. Une guerre dont
personne ne parlait à l’époque comme j’ai pu le vérifier, sinon, en
France, des journaux comme Le monde diplomatique. Et la diplomatie
internationale justement fut en cette monstrueuse affaire exécrable,
Etats-Unis en tête.
Julio poursuit son récit.
Il dut ensuite vivre seul, isolé dans la montagne pendant trois mois.
Et survit grâce à son moral. Il ne dit rien – pas le genre d’homme à se
plaindre – mais je devine à son regard, à celui d’Aurora, que l’épreuve
fut de taille.
Il nous raconte ensuite un autre épisode dramatique.
Un combattant avait une femme et deux enfants qui étaient tous trois
malades. Julio et d’autres responsables prirent la décision de les mener
auprès de l’ennemi pour qu’ils soient soignés. Ce qui fut fait. Mais
l’homme, qui était « faible » - comprenez sans cette foi, ce courage qui
habitait la plupart des résistants - y perdit la vie.
La troisième histoire m’a bouleversé.
Comme je demandais à Julio si je pouvais rencontrer une tisserande
nommée Joanina Marquès, il me dit, avec les yeux brillants, qu’elle fut
l’une des résistantes de LosPalos et l’héroïne avec six autres
camarades, parmi lesquels Julio, d’un acte inouï.
Un jour qu’un peloton d’une vingtaine de résistants se cachait dans
la montagne, tous se trouvèrent piégés par l’ennemi en nombre très
supérieur. Celui-ci se déploya en les enfermant dans une nasse, s
repoussant en contrebas, vers une falaise.
Certains des résistants tentèrent une diversion. En pure perte. Tous furent abattus. Ne restaient que sept combattants.
Ils se rapprochèrent les uns des autres jusqu’à touche-touche, puis se prirent par les mains et avancèrent au bord de falaise.
Et tous ensemble sautèrent en visant de grands arbres en contrebas.
Des arbres qui mesuraient au moins quinze mètres de haut selon Julio.
Tous tombèrent sur la canopée, comme sur un matelas, - Julio mime le
rebond - le choc étant amorti par les branches et les feuilles.
A peine au sol, chacun des sept se releva. Aucun d’entre eux n’avaient de fracture, tous étaient sains et saufs.
Alors Julio, avec le sérieux qui le caractérise, me dit : « Ne crois
pas que c’était un miracle. Non. C’est parce que nous étions tous forts,
contrairement au camarade qui s’est fait descendre par l’ennemi. Seule
la force peut nous sauver ». (Il s’exprime en portugais ; Lurdes traduit
en anglais.)
Julio revint alors sur sa première histoire. Il avait oublié de me
dire qu’il avait échappé à plusieurs balles, l’une d’entre elles avait
d’ailleurs cassé en deux le bâton de bambou qu’il portait près de son
flanc gauche. La force, encore et toujours.